Les premiers mots qui me viennent sont l’ouverture et la libération : le groupe m’a appris à parler
Je suis sortie de ma position de victime murée dans le silence, à présent j’assume davantage qui je suis sans craindre le jugement.
Le groupe est une « rééducation », pour tenir debout, toute seule.
Prendre ma place dans le groupe m’a bousculée. Quand je me suis présentée la première fois, je me souviens de l’émotion d’avoir parlé de mon histoire. Je tremblais, comme si je craignais le rejet du groupe, comme si je montrais le côté sombre, sale, de ma personne. Salie par cette histoire. J’ai vu le chemin parcouru quand Hervé a intégré le groupe récemment. Je n’ai pas ressenti le besoin de dire pourquoi j’étais là, je n’avais pas besoin de me « justifier » : pardonnez-moi, je suis honteuse, la vilaine petite fille qui a laissé faire son père. Je ne suis plus dans ce registre, maintenant j’avance avec cette histoire, peut-être comme une écharde plantée dans un doigt, mais elle ne m’empêche pas de vivre et de profiter de ce qui est bon à prendre.
Je me souviens d’avoir lu au groupe les premières lignes que j’avais écrites, enfant, quand j’avais pris conscience de ce que faisait mon père. C’était étrange de partager cette intimité, ce souvenir lointain, ce secret que j’avais construit comme un mur de protection contre le monde hostile. Je me souviens de l’émotion de Jenny après cette lecture, devant ma propre tristesse. Je crois que je me suis alors sentie humaine, simplement humaine avec ma vulnérabilité. Cette courte lecture a levé une barrière que j’avais dressée depuis toujours, je permettais à chacun d’entre vous et à Jenny de m’atteindre dans le fondement de ma souffrance.
A présent je me sens reconnectée avec ma petite fille, je suis allée la chercher, je l’ai retrouvée grâce aux journaux intimes ressortis l’année dernière. Comme si c’était le dernier maillon qui manquait à ma reconstruction.
Vous m’avez aidée à regagner la confiance perdue depuis si longtemps, la confiance en moi et envers les autres, à cause de la trahison et de la perversion de mon père.
La force du groupe est sa bienveillance, sa capacité à se connecter à travers ce qui est partagé, à travers les résonnances. Entendre l’un ou l’autre évoquer une expérience ou une souffrance, qui m’a touchée, que j’ai aussi ressentie. Nos trajectoires de vies sont très différentes et pourtant, nous avons toujours quelque chose à prendre et à donner. J’ai repris espoir en voyant le chemin parcouru grâce au groupe et à Jenny, pour trouver l’énergie d’aller plus loin.
Je me sens prête à continuer sans le groupe à présent.
L’horizon est dégagé, je poursuis mon chemin en tenant ma petite fille par la main, nous avons encore tant de choses à découvrir.
Devenue enfin adulte et maîtresse de mes choix de vie
En 2011, alors que je venais de prendre ma retraite, j'ai ressenti le besoin d'entreprendre une psychothérapie car je souhaitais comprendre enfin pourquoi, au long de ma vie, je vivais un mal-être permanent.
Ma fille, qui elle-même avait entrepris cette même démarche 4 ans plus tôt, m'a, à ma demande, transmis les coordonnées de Jenny Locatelli.
Je ne pensais pas en rentrant pour la première fois dans son cabinet, que je commençais un chemin vers la libération de ce dans quoi j'étais entièrement engluée depuis mon enfance. Ce chemin avec Jenny a duré 7 ans. Elle m'a accompagnée tout le long avec bienveillance, amour, fermeté quelquefois. Grâce à ses compétences, elle a su à chaque fois me guider sans me contraindre, apportant un éclairage nouveau, partageant un point de vue extérieur et objectif sur mon histoire personnelle quand j'étais incapable d'y voir clair par moi-même. Cela n'a pas été toujours facile, mais je savais qu'il fallait que j'en passe par là pour me libérer. Je dois avouer que si Jenny n'avait pas été aussi bienveillante, pleine d'empathie et remplie d'amour pour son patient, j'aurais peut-être arrêter la thérapie avant de m'être construite assez pour pouvoir avancer seule sur mon chemin. J'ai atteint le bout du tunnel et rejoint la lumière tout comme l'enfant quand il naît et sort du ventre de sa mère.
Maintenant le monde s'ouvre à moi, et j'y vois tout une panoplie de possibilités et de choix à faire pour le meilleur de moi-même et de mon entourage.
MERCI JENNY, JE T'AIME... DE CET AMOUR UNIVERSEL QUE TU AS SU ME TRANSMETTRE .
50 ans de sa vie sous psychotropes
Odette : « Le chagrin – cette blessure sourde et profonde – je l’ai criée et j’ai été entendue. Continuer mon chemin seule mais désormais accompagnée. Comment remercier, je ne trouve aucun mot – aucune formule – c’est ma façon d’être. Ma nature, je ne peux la transformer. Je l’ai fait, mais certains traits de caractère comme la pudeur, je garde.
Ma thérapeute n’est pas une fée avec une baguette magique. Nous avons travaillé ensemble – j’ai affronté des tempêtes – avec des périodes de découragement – elle a toujours été présente (y compris téléphoniquement) dans mes périodes de détresse. Elle a corrigé mon intolérance, mon incompréhension du mal des autres – ma rigidité face à certains problèmes de ma vie personnelle – elle m’a fait remarquer mon manque d’écoute. Elle a répété et répété, encore et encore, les mêmes paroles… Elle ne m’a jamais abandonnée – Quelle ténacité… Quel sérieux… Elle a soigné mes blessures avec ses mots. Elle a réussi à faire de moi une autre femme, curieuse de tout. Mon fils dit de moi que je fais ma révolution culturelle… Je suis dans l’après thérapie… Mon esprit s’ouvre et me permet de vieillir doucement, honorablement. Nous avons gagné – J’aime la vie…
Je crève de faim d’amour
… Je m’appelle Violette, J’ai glissé dans la mer et me suis laissée couler, pour en finir avec la vie. J’étais coupée de mes émotions et mon corps ne ressentait plus rien. J’ai continué inconsciemment ma descente en apnée. Mes parents ne m’ont pas éduquée. Ils n’ont pas su me donner l’essentiel, le vital : l’AMOUR ! J’ai crevé de « faim d’amour », tel un bébé qui n’est pas rassasié, qui hurle et que l’on n’entend pas. J’ai vécu dans le noir avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, comme un animal dompté que l’on manipule aisément. Mes bourreaux avaient les pleins pouvoirs de faire ce qu’ils voulaient de moi. Je suis devenue un être sauvage, agressif, pas agréable à regarder, froid. Je cherchais inconsciemment les coups pour me « rassurer » : la seule chose possible à recevoir. Je ne faisais qu’un avec mon bourreau principal : ma mère. Ce calvaire a duré de nombreuses années. Pourquoi continuer à vivre s’il n’y a plus d’espoir ? J’étais coupée du monde. Un jour, je me suis retrouvée échouée sur la plage avec à mes côtés une belle femme blonde aux yeux bleus. Elle s’appelle Jenny. Elle m’a invitée à aller aux « Urgences » de son cabinet. Elle a pris soin de moi durant 10 ans ! Petit à petit, je suis remontée à la surface. Ma thérapeute m’a fait sortir du noir… Ce ne fut pas une mince affaire ! Elle a un don ! Celui de donner de l’amour sans compter. Cet amour a été le médicament qui m’a sauvée. Je suis allée de plus en plus vers mes désirs de femme pour vivre pleinement : miracle de la vie. »
Une enfance dévastée
Marie : « Certains diraient : Une thérapie de cinq ans ! Moi j’ai envie de dire : Une histoire d’Amour de cinq ans … Elle a commencé les tous premiers jours de décembre 2007, où rien qu’à l’évocation de son nom, j’ai su par intuition, que cette personne était celle qui pouvait m’accompagner sans jamais l’avoir rencontrée. Simplement en entendant son nom. J’ai rencontré Jenny.
Pendant que j’essayais de lui raconter dans les très grandes lignes, mon histoire d’enfant maltraité, j’ai ressenti, au fond de moi, quelque chose d’inconnu. Outre une grande sensibilité qui se dégageait d’elle, quelque chose qui se situait au-delà, à la fois déstabilisant et émouvant, quelque chose que je n’avais jamais rencontré jusqu’ici, sur lequel je ne pouvais pas mettre de mot, à ce moment-là …C’est ce quelque chose, que je peux aujourd’hui nommer : Amour, rencontre d’une belle âme, cela a été déterminant pendant ces cinq années pour aller revisiter et dépasser, toute cette maltraitance !!! C’est ce quelque chose, qui m’a permis, dans les pires moments de terreur, où je sentais que je pouvais basculer de l’autre côté, que l’ombre de la folie n’était pas loin, de tenir le coup et de toujours vouloir avancer. C’est ce quelque chose, qui m’a aussi permis de vivre des moments magiques et merveilleux, au-delà de mes espérances …C’est pour ce quelque chose, que je parle d’histoire d’Amour et non de thérapie. »
De la prison à la liberté
Victor : « Je marche en regardant le monde qui s’agite autour de moi dans ce grand centre commercial. Une grande émotion monte d’un coup… C’est inouï, ma vie est devant moi, magnifique, sereine et habitée ! Il y a 13 ans je me sentais si seul. Dans une impasse… celle de ma vie ! J’ai traversé comme beaucoup ce désert du non-sens de quoi que ce soit. De la souffrance qui m’habitait et m’aveuglait…
J’étais comme un aveugle lancé à pleine vitesse sur les routes du hasard… Une comète entrainant tant de personnes dans des projets que je croyais utiles pour le monde… et qui ne m’apportaient qu’à moi… en me laissant au final un goût amer de frustration et de solitude.
Je ne croyais pas en la psychologie, la thérapie, je rejetais tout ce qui s’approchait d’une autocritique de mon néant, j’avais peur de m’arrêter de courir dans toutes mes activités et d’oser me regarder en face... De m’aimer. De me laisser aimer. Je reviens de si loin !
J’ai rencontré une thérapeute qui m’a sauvé la vie. Je pleure encore aujourd’hui en essayant de réaliser jusqu’où elle est allée pour ne pas me laisser tomber…
La joie qui m’habite me pousse à oser le dire : je suis libre et heureux et je continue mon chemin vers celle qui acceptera de marcher avec moi, avec l’être que je suis devenu.
Oser le grand saut dans le noir
L’Amour qui guérit, c’est l’histoire de huit années de ma vie, les plus cruciales et déterminantes, où j’ai tâché de m’arracher de toutes mes forces à ce qui m’aliénait, à ce qui m’étouffait de l’intérieur, et j’ai pu renaître à moi-même grâce au bon amour de ma thérapeute.
Ce dont je me rapproche le plus aujourd’hui est une forme de sérénité et d’indépendance intérieure.
Ce travail n’a pas été simple et m’a conduit à me confronter à ma souffrance, oser le grand saut dans le noir, cela n’a pas été une promenade de santé mais il n’y avait pas d’autre choix, il fallait y aller.
Aujourd’hui, j’en récolte les fruits, je vis pleinement ma vie en lien avec les autres tout en restant moi-même, et ferme sur mes positions intérieures quand l’adversité se présente. J’ai conquis un vaste espace en moi. A l’heure où j’écris ces lignes, ma vie est simple et mon mode de vie pourrait en effrayer plus d’un de prime abord. Je vis seul, je me contente de peu, je n’ai pas une vie sociale très développée mais je suis en train de vivre les plus belles années de ma vie.
La solitude a perdu aujourd’hui de sa férocité, c’est moi-même qui me fais du bien. Plein de petites joies naissent en moi lorsque je me sens en communion intérieure avec ce qui m’entoure.
J’ai quitté mon travail dans la Banque et je suis devenu professeur de français pour les étrangers. Je pars exercer ce nouveau métier dans trois semaines au Japon. J’ai commencé entre-temps à apprendre le Japonais.
Je n’ai aucune certitude quand à l’avenir mais j’ai foi en la vie et en mes ressources intérieures pour bien accueillir la tristesse lorsqu’elle décidera de me rendre visite parfois.
Je m’occuperai bien de moi avec la même tendresse que celle que j’ai reçu de ma thérapeute – de ma deuxième « maman » j’ai envie de dire.
J’ai le sentiment qu’un chapitre de ma vie se referme lentement, un chapitre fondamental où tout ce qui suivra découlera de ces huit années. Et, en même temps, je ressens comme un grand commencement où je vais pouvoir enfin vivre la vie que je souhaite, en me protégeant, en accueillant avec humilité ce qui me sera donné et en rendant, sans trop de déchirement, les choses qui devaient partir.
Le chemin n’est pas terminé, loin de là, il commence à peine.