... « Marie-Claude a vécu une histoire d’amour de cinq ans... » Mais, d’un « Amour désaliéné »

Je reçois Marie-Claude, une femme de cinquante ans, élégante, douce et posée. Installée en tant qu’art-thérapeute, elle souhaite être suivie en supervision, mais au cours de l’entretien, j’observe que son cou devient plus en plus rouge. Je lui fais part de mon observation ; petit à petit, elle me parle dans les grandes lignes de sa maltraitance. Je continue de l’écouter avec beaucoup de bienveillance... À la fin de la séance, je lui propose de poursuivre son travail thérapeutique à la place de la supervision demandée en précisant que sa souffrance ne me semble pas suffisamment dépassée et qu’elle risque d’être confrontée à des patients qui peuvent réveiller ses traumatismes et la fragiliser si elle n’est pas assez distanciée de son histoire.

La relation thérapeutique s’est construite à partir de ce jour- là et durera cinq ans... « Marie-Claude a vécu une histoire d’amour... »

Il me semble que nous sommes en plein dans la notion de transfert ! Elle redevient : « la petite fille effrayée quand je suis en face de toi... Je me sens en immersion totale avec cette maltraitance. » Pour bien gérer cette relation transférentielle, il est important de connaître la place donnée à la thérapeute par la patiente pour éviter la répétition d’un schéma névrotique. Ma lucidité doit lui permettre de prendre conscience de ce qui se joue afin de dépasser le traumatisme ; sinon, le risque est de faire revivre inutilement la souffrance pour aboutir à un arrêt de la cure.

Il s’agit donc d’une relation psychique profonde entre la patiente et la thérapeute : « Une histoire d’Amour..., mais d’un Amour désaliéné ».

Jeudi, mars 3, 2022
Image: 
Chapeaux Coquelicots

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