Oser le grand saut dans le noir
L’Amour qui guérit, c’est l’histoire de huit années de ma vie, les plus cruciales et déterminantes, où j’ai tâché de m’arracher de toutes mes forces à ce qui m’aliénait, à ce qui m’étouffait de l’intérieur, et j’ai pu renaître à moi-même grâce au bon amour de ma thérapeute.
Ce dont je me rapproche le plus aujourd’hui est une forme de sérénité et d’indépendance intérieure.
Ce travail n’a pas été simple et m’a conduit à me confronter à ma souffrance, oser le grand saut dans le noir, cela n’a pas été une promenade de santé mais il n’y avait pas d’autre choix, il fallait y aller.
Aujourd’hui, j’en récolte les fruits, je vis pleinement ma vie en lien avec les autres tout en restant moi-même, et ferme sur mes positions intérieures quand l’adversité se présente. J’ai conquis un vaste espace en moi. A l’heure où j’écris ces lignes, ma vie est simple et mon mode de vie pourrait en effrayer plus d’un de prime abord. Je vis seul, je me contente de peu, je n’ai pas une vie sociale très développée mais je suis en train de vivre les plus belles années de ma vie.
La solitude a perdu aujourd’hui de sa férocité, c’est moi-même qui me fais du bien. Plein de petites joies naissent en moi lorsque je me sens en communion intérieure avec ce qui m’entoure.
J’ai quitté mon travail dans la Banque et je suis devenu professeur de français pour les étrangers. Je pars exercer ce nouveau métier dans trois semaines au Japon. J’ai commencé entre-temps à apprendre le Japonais.
Je n’ai aucune certitude quand à l’avenir mais j’ai foi en la vie et en mes ressources intérieures pour bien accueillir la tristesse lorsqu’elle décidera de me rendre visite parfois.
Je m’occuperai bien de moi avec la même tendresse que celle que j’ai reçu de ma thérapeute – de ma deuxième « maman » j’ai envie de dire.
J’ai le sentiment qu’un chapitre de ma vie se referme lentement, un chapitre fondamental où tout ce qui suivra découlera de ces huit années. Et, en même temps, je ressens comme un grand commencement où je vais pouvoir enfin vivre la vie que je souhaite, en me protégeant, en accueillant avec humilité ce qui me sera donné et en rendant, sans trop de déchirement, les choses qui devaient partir.
Le chemin n’est pas terminé, loin de là, il commence à peine.